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jeudi 25 juillet 2013

L'Enseignement Explicite et Form@PEx dans un rapport de l’iGEN

Inspection générale de l’éducation nationale
Brigitte DORIATH, Reynald MONTAIGU, Yves PONCELET, Henri-Georges RICHON, Inspecteurs généraux de l’éducation nationale

Chaque fois qu’une réforme pointe son nez en éducation, le serpent de mer de l’évaluation des enseignants pointe aussi le sien. Un rapport de l’Inspection Générale vient de sortir sur la question. Il s’appuie sur une recherche documentaire relative à l’évaluation individuelle des enseignants pour proposer d’abord un état des lieux. Il s’intéresse ensuite aux apports de la recherche sur la question pour livrer enfin 10 préconisations.

Ce texte est lucide quant à la réalité de l’évaluation telle qu’elle existe aujourd’hui : foisonnement des textes réglementaires, question de d’objectivité de la notation chiffrée peu transparente, rythme, stress des enseignants, critères d’inspection flous et finalement faible efficacité de l’évaluation sur l’amélioration de l’enseignement.

Mais il devient réellement intéressant lorsqu’il évoque la question qui devrait précéder toute réflexion sur l’évaluation des enseignants: l’efficacité des pratiques pédagogiques des enseignants. En effet, comment peut-on envisager d’évaluer une pratique professionnelle si on ignore les attitudes qui contribuent réellement à cette efficacité. Le rapport insiste, et c’est remarquable, sur le fait que souvent les évaluations se basent sur la conformité du praticien à une méthode, à une façon de faire recommandée, qui pourtant n’a pas été reconnue par la recherche comme efficace. Nous retrouvons dans ce passage l’exacte description de l’efficacité telle que la recherche en enseignement explicite l’a décrite. Le texte s’appuie largement sur les travaux de Rosenshine, Gauthier, Bissonnette et Richard. La pédagogie explicite figure en bonne place au titre des pratiques dont l’efficacité a été démontrée.

Le site Form@PEx est mentionné comme référence française sur la question. Plus que la satisfaction personnelle de constater que cet espace a acquis une notoriété sur le sujet, je préfère retenir l’idée que l’Enseignement Explicite fait désormais partie du paysage pédagogique et avec lui l’utilisation des données probantes, comme en témoignent ces deux phrases : 
« Le socioconstructivisme, peut-être parce qu’il ne débouche pas sur des pratiques d’enseignement formalisées, mais plutôt sur des orientations pédagogiques assez générales, n’a jamais réellement fait l’objet de recherches susceptibles de le valider. » 

« La pédagogie explicite a fait l’objet de plusieurs recherches et d’une importante méta-analyse qui semblent témoigner de son efficacité, au moins avec les jeunes élèves et dans les disciplines fondamentales et instrumentales. »

Espérons que désormais, ce type de mention sera de moins en moins exceptionnel dans la littérature pédagogique. Il y a là de quoi faire chaud au cœur de toutes celles et ceux qui participent à la diffusion de l'Enseignement Explicite, qu'ils soient chercheurs, inspecteurs, ou praticiens. 


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